STÉPHANIE DO

Commission des affaires économiques du 8 février 2022


Commission des affaires économiques : Audition de M. Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du tourisme, des Français de l’étranger et de la francophonie et auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des petites et moyennes entreprises, sur le bilan de son action ministérielle.

J’ai posé la question suivante : « Monsieur le ministre, malgré les mesures volontaristes d’aides mises en place pour aider les professionnels du secteur de l’hôtellerie-restauration à remonter la pente, le secteur peine à se montrer attractif. Les chiffres sont éloquents et provoquent le vertige. En pleine crise du Covid, le secteur de l’hôtellerie-restauration a perdu 237.000 employés entre février 2020 et février 2021, alors qu’il en avait gagné en moyenne 50.000 les deux années précédentes, selon une estimation publiée par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares). S’il paraît évident que les perturbations liées à la pandémie et les épisodes de confinements n’ont évidemment pas favorisé le recrutement de nouveaux salariés, ce mauvais résultat ne s’explique pas entièrement par ce phénomène. En effet, en termes d’attractivité, les rémunérations du secteur « ne sont pas à la hauteur », nous devons malheureusement en convenir. Ainsi, pouvez vous nous préciser quelles sont les mesures qui ont été prises pour répondre à cette problématique ! »

Réponse du ministre :

"Michèle Crouzet évoquait la dimension RH, les métiers en tensions dans le secteur de l’hôtel et la restauration, du tourisme. C’est également une question que posait Stéphanie DO, donc je l’associe à la réponse pour dire qu’on est effectivement au travail pour définir le cahier des charges de cette campagne. Elle est en cours de construction avec les professionnels. J’ai prévu de les réunir début mars pour partager les éléments du BRIF. L’idée est qu’elle puisse se déployer au deuxième trimestre. On est là sur des montants qui sont équivalents à ceux que les armées, par exemple, consacrent et je trouve que leurs campagnes sont assez impactantes, assez visuelles. Si nous pouvions parvenir au même résultat, je pense que ça sera bon pour le secteur.

Par ailleurs, le secteur HCR a fait tout un travail par rapport à la revalorisation des grilles. Vous avez vu qu’un accord a été atteint et qu’avec le Premier ministre on s’est rendu, avec Elizabeth Borne, à la rencontre des acteurs du secteur, il y a quelques semaines. C’est une négociation qui aboutit bien, avec plus 16% en moyenne d’augmentation. Et puis, ils savent que le chantier n’est pas terminé. Qu’il y a aussi tout un chantier qui a trait à la vie au travail, à l’articulation vie professionnelle/vie personnelle et, dans les échanges que j’ai, un certain nombre d’hôtelier et de restaurateur me disent qu’ils sont bien conscients qu’il y va falloir revoir ce point parce que c’est très difficile d’obtenir aujourd’hui le recrutement de salariés dès lors qu’un certain nombre de week-ends dans le mois sont obérés. Mais les partenaires sociaux sont bien au fait et je sais que c’est la phase 2 de leurs travaux.

Sur le tourisme durable et la pénurie de main d’œuvre, même réponse que pour Michèle Crouzet et Stéphanie DO. Je crois que ce sujet de RH n’est pas que Français ; il faut avoir en tête que dans les discussions que j’ai avec les collègues européens, ils ont les mêmes problèmes, et même aux Etats-Unis, c’est pire que nous. Il faut non seulement rendre attractif ces métiers mais également fidéliser les jeunes qui rentrent dans ces métiers. C’est aussi l’objet du Comité de Filière Tourisme parce qu’on a parfois des jeunes qui se lancent dans l’hôtellerie et la restauration, qui au bout de 4-5 ans, finalement, veulent faire autre chose. Plutôt qu’ils soient perdus pour la cause du tourisme, nous voulons développer des passerelles entre les différents secteurs du tourisme. C’est aussi toute l’ambition de l’Institut français du tourisme, de la conférence des formations d’excellence en tourisme… On a travaillé avec eux, par exemple, à une plateforme qui s’appelle monemploitourime.fr pour que les gens du secteur, même quand ils ont des envies d’ailleurs puissent rester dans une des composantes du secteur."


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