STÉPHANIE DO

Stratégie de transformation du système de santé : il faut recentrer le système autour du patient.


Le Président de la République a révélé ce lundi sa stratégie de transformation du système de santé. Face à un modèle aujourd’hui inadapté, « nous devons œuvrer à un changement de paradigme […] et recentrer le système autour du patient ».

Grâce au dévouement des professionnels de santé, notre système de soins est l’un des plus performants au monde. Il est notre force et notre fierté.

  • Nous avons la deuxième espérance de vie la plus élevée au monde
  • Le reste à charge pour les ménages est le plus faible du monde (moins de 8% du coût des soins), grâce à un haut niveau de couverture.

Mais il a été conçu il y a 60 ans, pour une société qui a évolué depuis. « Le vieillissement de la population, la forte augmentation des maladies chroniques, mais aussi les progrès technologiques, les nouvelles thérapeutiques ou l’irruption du numérique ont considérablement modifié nos besoins et nos approches en matière de soins » (A. Buzyn, 18/09//2018).

La vision cible, c’est celle d’un système recentré sur les patients, « orienté sur la prévention et la qualité », dans lequel les professionnels de santé travaillent collectivement pour répondre à leurs besoins.

Pour y parvenir, 3 grandes orientations :
1. Regagner du temps médical, pour permettre à tous les patients d’accéder aux soins
2. Créer un collectif des professionnels de santé, pour que les patients soient bien orientés
3. Garantir des soins de qualité

Le financement prévu est à la hauteur des ambitions de cette stratégie. Avec un taux d’évolution exceptionnel de l’ONDAM (objectif national de dépenses de l’assurance maladie) de 2,5% (plus élevé que l’engagement du président de la République, qui était de 2,3 %, et le plus élevé en 6 ans), ce sont 400 M€ supplémentaires qui seront engagés dès 2019.

Détails des principales mesures

1.Regagner du temps médical, pour permettre aux patients d’accéder aux soins :

 

  • En formant plus et mieux, via la suppression du numerus clausus, qui laissera place à un système de sélection qui incite moins au bachotage, laisse plus de place à la pratique, et permette de diversifier les profils des étudiants, alors qu’aujourd’hui, « le contenu des études et les examens sont orientés vers l’évaluation encyclopédique des connaissances, et insuffisamment tournés vers les compétences nécessaires à l’exercice de ces métiers ». (F. Vidal, 18/09/2018)
  • En créant 4 000 postes d’assistants médicaux pour seconder les médecins de ville, par exemple pour accueillir les patients, prendre la tension, etc. On estime que cela permettra de gagner entre 25 et 30% de temps médical. « Les médecins se concentreront sur leur valeur ajoutée, c'est-à-dire faire un diagnostic ou écrire une ordonnance. » (A. Buzyn, RMC/BFM TV, 18/09/2018)

 

2.Créer un collectif des professionnels de santé au service des patients

  • En constituant des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS), afin que tous les professionnels d’un territoire s’organisent pour répondre ensemble aux besoins de la population. Ces CPTS assumeront notamment des « urgences de ville », pour décharger les urgences hospitalières qui doivent se concentrer sur les situations vitales. L’objectif est d’en déployer au moins 1 000 d’ici 2022. Une stratégie de déploiement sera arrêtée d’ici fin 2018. Une partie de la rémunération des professionnels sera conditionnée à l’adhésion à une CPTS.
  • En créant 400 postes de médecins généralistes salariés dans des déserts médicaux pour permettre aux patients d’accéder à une consultation généraliste en ville.
  • En labellisant dès 2020 les premiers « hôpitaux de proximité », avec l’objectif de reconnaissance de 500 à 600 établissements, et en réformant le régime des autorisations des activités de soins, dans une logique de gradation des soins entre soins de proximité et soins spécialisés.

 

3.Mettre la qualité au cœur du système de santé

  • En allant vers une limitation progressive la part de financement à l’activité (T2A) et à l’acte, pour qu’elle ne représente pas plus de 50 % des modes de financement de l'hôpital. « Il faut qu’au lieu de payer uniquement à la quantité, on commence à payer aussi à la qualité des soins qui sont donnés, y compris payer bien des gens qui ont décidé de ne pas faire un acte. »
  • En créant des financements au forfait pour la prise en charge du diabète et de l’insuffisance rénale à l’hôpital dès 2019. Ils seront élargis à partir de 2020 à d’autres pathologies.
  • En évaluant la qualité des soins à partir de l’expérience des patients. « Nous allons leur demander de donner leur satisfaction de l'acte qu'ils ont subi, en termes de récupération, par exemple, et cette note sera rendue publique progressivement, parce qu'il faut que les professionnels sachent comment ils sont évalués pour s'améliorer »
  • En remettant le soignant au cœur de l’organisation, notamment par l’élargissement des compétences de la commission médicale d’établissement pour renforcer la participation des médecins au pilotage des hôpitaux.

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